Analyse de « Buna » de Primo Levi


Buna est un poème de 2 strophes, 22 vers libres. Il parle du camp mixte d’Auschwitz en Pologne. Le poème a été écrit le 28 décembre 1945 par Primo Levi.

Primo Levi était juif, né en Italie il fut prisonnier au camp d’Auschwitz et dans ce poème il raconte l’enfer qu’il a vécu là-bas.

« Terre maudite et pieds ravinés

Tout au long des matins de grisaille,

Fume la Buna aux mille cheminées,

Un jour comme chaque jour nous assaille.

À l’aube les terribles sirènes :

« Vous multitudes aux visages éteints

Sur l’horreur monotone de la boue

Un nouveau matin de douleur vient de naître »

Compagnon épuisé je vois dans ton cœur

Je vois dans tes yeux compagnon souffrant

Tu as dans la poitrine le froid la faim le néant

Tu as rompu en toi la dernière valeur.

Compagnon triste serais-tu un homme fort,

Une femme marcherait à tes côtés.

Compagnon vide qui n’a plus de nom,

Homme désert qui n’a plus de larmes,

Et si pauvre que tu n’as plus mal,

Si fatigué que tu n’as plus de peur,

Homme éteint si tu étais un homme fort :

Si nous nous retrouvions encore tous les deux

Là-haut dans le doux monde sous le soleil,

Avec quel visage pourrions-nous nous faire face ? »

« Buna », Primo Levi, 1947

 

Il met en évidence la déshumanisation dans son poème à plusieurs reprises comme par exemple du vers 15 à 19 lorsqu’il montre que les prisonniers n’ont plus rien et ne font plus rien comme avant :

« Camarade vide qui n’as plus de nom,

Homme désert qui n’a plus de larmes,

Si pauvre que tu n’as plus mal,

Si fatigué que tu n’as plus peur »

 

C’est un très beau poème qui dégage beaucoup d’émotion de la part de Primo Levi comme de la tristesse ou de la compassion.

Primo Lévi a écrit ce poème pour se souvenir, rendre hommage aux personnes mortes et aux survivants choqués à vie qui sont passés par les camps de concentration.

 

 

Rémi Beuriot, 3°1